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LA STATUE PLACE MAUBERT DÉTRUITE

Étienne Dolet fut un littérateur, poète, grammairien, historien, humaniste, orateur, diffuseur de la pensée latine et de la langue française.

Il parut aux réformés un blasphémateur et un athée, aux catholiques un luthérien et un impie, à tous un homme sans religion. Dès l’âge de vingt-cinq ans, il promouvait, dans ses discours de Toulouse la liberté de pensée, de réunion, d’association, la fraternité.

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Adepte de Cicéron et formé à l’importance du discours et de la discussion, il comprit qu’à l’époque de l’imprimerie, le livre, écrit ou traduit en Français, était le meilleur véhicule pour diffuser ses idées auprès du plus grand nombre. C’est à lui que l’on doit les premières réflexions sur le travail de traducteur, les premières classifications linguistiques, les premiers essais de mise en page moderne, en rupture avec les habitudes du Moyen Age.

 

En mai 1889, la République, avec la volonté de faire connaître aux Français ses« grands hommes », faisait dresser leurs statues sur des lieux symboliques. Celle d’Étienne Dolet fut érigée place Maubert, lieu de son supplice.

Longtemps, à l’occasion de l’anniversaire de sa mort, le 3 août 1546, le monument fut le lieu de ralliement de citoyens humanistes, Dreyfusards ou libres penseurs.

En 1941, sous la pression de l’occupant, le régime de Vichy ordonne la fonte « des œuvres qui ne présentent pas un intérêt artistique ou historique », en bref, principalement, des figures républicaines : Plus de 100 monuments sont fondus à Paris, dont 12 dans le 5èmearrondissement. Parmi ceux-ci les statues de Claude Bernard, Marcellin Berthelot, Louis Blanc, Pierre Corneille, Etienne Dolet, Jean- Jacques Rousseau, François Villon, Voltaire.

Après la Libération, certaines furent à nouveau érigées, le plus souvent en pierre.

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