top of page

« Au commencement était le verbe. Mais chez moi, il y a d’abord eu les livres en plomb. Et ces livres sont intéressants dans la mesure où ils sont impossibles à lire, ils sont trop lourds, le plomb ne laisse rien passer, c’est la dissimulation totale. Une allusion à la dialectique de l’être et du néant. Dans toute chose que nous faisons, sa négation est toujours déjà contenue. Les livres en plomb sont donc des paradoxes complets». 1

Né en Allemagne en 1945, Anselm Kiefer vit et travaille en France depuis 1993. Son art peut se lire selon deux axes : celui de l’Histoire et la quête de spiritualité et celui de la forte matérialité (matériaux, dimensions, formes). Il s’inspire et interprète des mythes de la civilisation et des cosmogonies européennes, des références littéraires et philosophiques.

En France, ses œuvres monumentales ont été présentées dans les plus importantes institutions culturelles et notamment au Grand palais et Grand Palais éphémère, au musée Rodin, simultanément à la BnF et au Centre  Pompidou….

L’exposition à la Bibliothèque Nationale de France « L’alchimie du livre » réunissait en  2016 plus de cents livres réalisés depuis les années 1960, parfois gravés, illustrés d’herbes sèches, ou de photographies.

La forme peut être monumentale (70 à 200kg). Les matériaux variés, (feuilles de plomb, de plâtre, de carton épais, fleurs, herbes intercalées), ne relèvent pas de la simple nature fonctionnelle.

 

« La seule arche qui tienne, c’est le livre. Kiefer n’a cessé de souligner l’importance du livre dans son œuvre. Ses premiers livres-objets ont ensuite fait place à des livres- sculptures en plomb, une évolution allant de l’ouverture périssable du papier à l’hermétisme durable du plomb… Le plomb des caractères d’imprimerie est passé dans les pages… Le spectateur de ces livres se trouve face à des archives muettes, des monuments d’un savoir anticipé et occulte ». 2

1. Conversation d’Anselm Kiefer avec l’écrivain autrichien, Christoph Ransmayr.

2. Extrait de Anselm Kiefer et la poésie de Paul Celan, Andrea Lauterwein

bottom of page